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MES SOUVENIRS

sur la troupe qui perdit cinquante à soixante hommes et qui dut se réfugier dans les forts. Quelques jours après un mouvement plus grave se produisit à Gênes. Un républicain nommé de Boni, originaire de Feltre, étranger par conséquent au Piémont et même au Milanais, avait été expulsé sur l’ordre du ministère. Les républicains, très puissants à Gênes, protestèrent. Le général de Sonnaz, gouverneur de la ville, faiblit devant l’émeute. Il s’excusa de l’expulsion de Boni en montrant les ordres qu’il avait reçus et en les blâmant. Le marquis Pareto fut nommé général de la garde nationale en remplacement du marquis de Balbi, qui fut destitué. Ne pouvant dominer le mouvement il s’y associa. Il se rendit au tribunal où il brûla les pièces d’un procès politique. Le général de Sonnaz signa l’ordre de retour de Boni qui fit une rentrée triomphale et il promit de ne pas faire marcher ses troupes contre les insurgés, maîtres de la ville.

Le gouvernement piémontais ne pouvait subir de pareils actes sans perdre toute autorité. Il destitua le général de Sonnaz qui fut remplacé par le général Durando, — le frère de celui qui avait commandé les troupes pontificales à Vicence, — en qualité de commissaire extraordinaire avec pouvoir de décréter l’état de siège. Le général Durando fit marcher contre