Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
MES SOUVENIRS

pu, l’exécution de la clause de l’armistice qui en promettait l’évacuation, sous prétexte que les ordres de quitter Venise avaient été signés, non par le ministère, mais par le quartier général. Toutefois sur les réclamations de Radetzki, qui retenait la garnison et l’artillerie de Peschiera, le cabinet Alfieri avait dû prescrire cet abandon. La ville pouvait se défendre du côté de la terre tandis qu’elle était à la merci d’une attaque maritime. Pour y faire obstacle le gouvernement français envoya dans les eaux de Venise le vaisseau de ligne le Jupiter et la frégate la Psyché.

La députation de Sicile, présidée par le duc de Serra di Falco, était venue offrir à Charles-Albert la couronne de Sicile pour son fils, le duc de Gènes. Cette offre, faite à un moment si inopportun, fut refusée. Le duc de Serra di Falco, très abattu du triste succès de sa mission, paraissait disposé à accepter un des fils du roi de Naples à défaut du duc de Gènes. Le gouvernement français dissuada autant qu’il le put Ferdinand II d’employer la force contre la Sicile sans pouvoir empêcher le bombardement de Messine.

L’assaut allait être donné de toute part au ministère choisi par Charles-Albert. L’opposition se composait de la coterie génoise, du parti unitaire et du