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CHAPITRE SEPTIÈME

occupaient encore Lago Oscuro dans les Romagnes, La France s’était bornée à des protestations inefficaces, ne voulant pas se laisser entraîner à une intervention plus active. M. Bastide était personnellement hostile à Charles-Albert. En correspondance avec Mazzini, il avait recommandé à M. Bixio de ne pas « travailler à ranger le nord de l’Italie sous le sceptre d’un Carbonaro renégat ».

Tout en déclarant que le gouvernement français n’admettait pas de restauration dans les duchés et que leur occupation par les Autrichiens serait un cas de guerre, il ajoutait dans une dépêche du 29 août : « Les duchés se réuniront au Piémont, s’ils, le veulent à moins qu’ils ne préfèrent s’annexer à la Toscane, ce que nous verrions plus volontiers, car la Toscane nous est beaucoup plus sympathique que le Piémont. »

Il était d’ailleurs absolument opposé à la création d’un grand royaume italien. Il écrivait à M. de Bois-le-Comte lorsque Charles-Albert occupait encore la ligne du Mincio :

« Ce serait déjà pour la France et pour l’Italie un fait assez grave que la création, au pied des Alpes, d’une monarchie de onze à douze millions d’habitants, appuyée sur deux mers, formant à tous les égards une puissance redoutable, sans que cet