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MES SOUVENIRS

heures, je fus reçu par le roi que je n’avais pas revu depuis les émouvants incidents de Milan. Charles-Albert, après m’avoir exprimé toute la reconnaissance qu’il éprouvait pour la France, me dit : « Je suis persuadé que votre grande nation n’acceptera pour moi la paix qu’à des conditions honorables. Je me fie entièrement à elle comme à une amie loyale et désintéressée. Ce n’est pas dans un but d’agrandissement ni d’amour-propre personnel que j’ai pris l’épée ; ma seule pensée sur le champ de bataille a été de donner à l’Italie la liberté et l’indépendance. Je ne puis consentir qu’à une paix honorable ; si elle n’est pas profitable à la péninsule, je préfère reprendre les armes et combattre jusqu’à la mort. »

Il fit quelques objections au sujet des conditions financières du mémorandum de M. de Humelauer qu’il trouvait exorbitantes.

M. de Revel, ministre des finances de service auprès du roi, confirma par une lettre du même jour l’acceptation du roi, en exprimant au nom du gouvernement la plus sincère gratitude pour l’intervention des deux puissances.

Les sentiments que m’exprima Charles-Albert sont bien ceux que l’on retrouve dans sa correspondance la plus intime. Il écrivait d’Alexandrie, le