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CHAPITRE SIXIÈME

faites auprès du gouvernement anglais pour lui demander son secours, afin d’éviter que celui de la France devint nécessaire. N’ayant pu obtenir de Londres une réponse satisfaisante, le gouvernement sarde se décida à faire à la France une demande d’intervention plus formelle et plus directe. C’est alors que je reçus de M. Bastide, ministre des Affaires étrangères, une dépêche officielle, inspirée des sentiments les plus généreux, mais rédigée peut-être en termes imprudents. Il en a été beaucoup abusé depuis.

« Le gouvernement de la République, disait cette dépêche datée du 4 août 1848, accordera l’intervention lorsqu’elle lui sera demandée : il l’accordera loyalement, avec désintéressement, sans aucune vue d’ambition ni de conquête. »

Le 8 août, une nouvelle dépêche donnait à l’intervention promise le caractère d’une médiation offerte par la France, d’accord avec l’Angleterre. Elle avait pour base le mémorandum de M. de Humelauer et elle demandait après les défaites du Piémont le maintien des conditions offertes lors de ses victoires.

J’étais rentré à Turin où je reçus l’ordre de me rendre avec sir Ralph Abercromby, ministre d’Angleterre à Alexandrie où se trouvait alors Charles-Albert. Je m’y rendis le 14 août, et le 15, à deux