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MES SOUVENIRS

de cachemire, attirait l’attention des dames. J’y rencontrai mon ancien collègue de l’ambassade de Rome, Juste de Latour-Maubourg, neveu du comte Septime, mort l’année précédente.

En février 1846, je fus invité à deux reprises aux représentations des Tuileries. Le 12 février, on y donnait le Mariage secret, chanté par Mmes Persiani et Lablache. Je remarquai que la princesse de Joinville ayant baillé à plusieurs reprises, en portant la main à sa bouche, Marie-Amélie lui en fit en souriant et à voix basse le reproche.

Le prince de Salerne au contraire paraissait écouter les acteurs avec grande attention.

Le 18 février, les Mousquetaires de la reine étaient joués dans une salle éclatante de lumières et resplendissante de toilettes.

Le lendemain, je partais pour Rouen où mon frère Jacques donnait un grand bal. J’y fus présenté au nouveau receveur général, M. de Germiny, qui venait de remplacer M. Baudon, désolé de sa destitution. Mme Baudon n’était pas, disait-on, étrangère à la disgrâce de son mari. Fort légitimiste, elle se serait chargée, lors du mariage de Mademoiselle, sœur du duc de Bordeaux, d’acheter à Paris la corbeille de noce. Tout se sait en ce monde : l’imprudence fit du bruit et M. Baudon fut destitué.