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CHAPITRE CINQUIÈME

le premier fut enfoncé par la cavalerie et le pauvre Gattinara, qui s’était lancé contre le tout premier, tomba seul mort percé de plusieurs balles. Restait le second carré formé derrière, qui était protégé par un immense fossé qu’on ne pouvait passer que sur un petit pont. Ainsi donc la cavalerie ne pouvait le charger. Philippi s’empara d’un major qu’on venait de faire prisonnier et se plaça derrière lui avec deux lanciers ayant la pointe de la lance appointée à la gorge du prisonnier. Il passa ainsi le pont et le major fut obligé d’ordonner aux siens de mettre bas les armes, car on ne pouvait tirer sur Philippi sans le tuer également, et il avait du reste les deux pointes des lances trop près de ses oreilles pour pouvoir s’écarter.

Un autre officier, le chevalier Aribaldi Ghilini, qui avait fait prisonnier le major croate, s’était fait donner son sabre qui était très beau. Le Croate, fâché de cette perte, alla prier Faff, lieutenant jadis au service de l’Autriche, de tâcher de lui faire rendre son sabre auquel il tenait. Celui-ci lui demanda de lui montrer celui qui le lui avait pris, et l’autre sortit de sa poche un foulard qu’il venait de lui voler en guise de contre-marque. D’après les initiales on reconnut que c’était Ghilini qui avait le sabre, mais comme de raison il