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CHAPITRE CINQUIÈME

On se bornait au blocus de Mantoue. Les Autrichiens faisaient quelques sorties, mais ils étaient toujours refoulés dans la place. Le 18 juillet, Charles-Albert porta son quartier général à Marmirolo dans une jolie petite maison bourgeoise, sans jardin, dont les fenêtres donnaient sur la basse-cour entourée de prairies. Marmirolo est à 4 milles 1/2 de Mantoue ; l’armée piémontaise resserrait ainsi le blocus autour de cette ville. Tout en dégarnissant d’une manière dangereuse les positions de Rivoli et la défense de la ligne de l’Adige, il n’était employé à ce blocus que des troupes insuffisantes à raison de l’immense circuit qu’il eût fallu occuper.

Le 19 juillet, le général Bava, à la tête d’un corps détaché, entreprit une attaque plus directe des positions avancées de Mantoue. Il fit enlever à la baïonnette le pont du Mincio à Governolo et, malgré la résistance de l’ennemi, il s’empara de la fortification et du village, mettant en pleine déroute un millier d’Autrichiens qui en formaient la garnison, faisant cinq cent prisonniers et rejetant dans Mantoue un régiment qui en était sorti pour secourir Governolo. Le capitaine Villamarina, de l’état-major du général Bava, courut porter à Charles-Albert cette bonne nouvelle qui releva le moral de l’armée, elle ne demandait qu’à se battre et se croyait sûre de vaincre.