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CHAPITRE CINQUIÈME

de Pastrengo et de Goïto et la prise de Peschiera.

Après la prise des hauteurs de Rivoli, il était facile de prévoir que l’armée autrichienne chercherait à s’emparer de Vicence pour rétablir ses communications avec le Tyrol par la route de Chio & Trente. De leur côté, les généraux piémontais se plaignaient des Lombards qui en trois mois n’avaient pas fourni dix mille hommes de bonnes troupes. Le 18 juin, les députés de Vicence, partis avant l’attaque de leur ville, arrivèrent à Valeggio pour porter leur soumission au roi. Grandes furent leur surprise et leur douleur en apprenant que Vicence s’était rendu aux Autrichiens. On ne voulut pas désespérer encore. Le général Pepe avait réuni douze mille hommes avec lesquels il se tenait près de Venise. La désertion des soldats italiens au service de l’Autriche continuait. L’armée avait sur l’Adige une forte position assurée par le brillant combat de la Corona sur les hauteurs de Rivoli. Le bataillon du comte Saint-Vital, aidé des bersaglieri, avait par deux fois repoussé l’attaque de deux mille hommes, n’ayant que trois tués et dix-sept blessés, tandis que les Autrichiens avaient perdu plus de cent hommes tués, blessés ou prisonniers. Les Piémontais avaient passé l’Adige sur un bac ; ils avaient déjà sur la rive gauche cinq cents hommes aux avant-postes et ils s’apprêtaient à jeter un pont