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MES SOUVENIRS

Les troupes sardes avaient emporté avec beaucoup de bravoure des positions très difficiles et bien défendues. Leur enthousiasme et leur confiance dans le succès final étaient extrêmes. Les officiers ouvrirent une souscription pour donner dans quinze jours un bal aux dames de Vérone.

Le roi passa le 1er et le 2 mai à Bussolengo sur l’Adige qui séparait les avant-postes des deux armées, puis son quartier général reprit la position plus centrale de Somma-Campagna. Les Autrichiens, en se retirant, commettaient des atrocités : « On a violé, brûlé, pillé, assassiné dans plusieurs villages, » écrivait Massimo d’Azeglio qui prenait part à la campagne.

Le commandeur Martini, ministre de Toscane, se promenant incognito dans le camp, questionna des soldats qui le prirent pour un espion et l’arrêtèrent. Il se fit conduire au général Lazari, aide de camp du roi, qui le fit mettre en liberté en riant de cette méprise. Deux officiers napolitains, envoyés à Charles-Albert, lui apportèrent la bonne nouvelle que le roi de Naples mettait à sa disposition 12 000 hommes en marche pour le rejoindre.

Mais, en revanche, le Pape, revenant sur sa première décision, refusait de laisser ses troupes prendre part à une guerre contre l’Autriche. Au milieu de