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LES ARYAS ET LES INDOUS

on en trouve déjà quelques traces dans les Védas.

11. La coutume de la satî, qui obligeait une veuve à se brûler sur la tombe de son mari et qui n’a été abolie par les Anglais qu’en 1829, semble être extrêmement ancienne, bien que les Védas n’en fassent pas mention.

12. Les légendes sur l’origine du monde et des hommes sont nombreuses et confuses. Il en est de mystiques, comme celle qui fait sortir les choses de l’Unité primitive scindée par la puissance du Désir ; il en est beaucoup de puériles et d’extravagantes. Un géant aurait été sacrifié par les dieux et, de ses membres séparés, seraient issus tous les êtres ; la même conception se retrouve chez les Scandinaves et chez les Iroquois ; quelques Peaux-Rouges substituent, dans cette histoire, un chien au géant. L’âme primitive du monde se serait dédoublée en un homme et une femme, puis en un taureau et une vache, puis en un étalon et une jument, et ainsi de suite, pour produire tous les êtres « jusqu’aux fourmis ». Le dieu Brahma aurait « pêché » le monde au fond des eaux, avec l’aide d’un sanglier, d’un poisson et d’une tortue ; il aurait créé tour à tour les autres dieux, puis les hommes et enfin le reste des êtres. La nature entière serait-sortie d’un œuf d’or, qui produisit le premier homme, lequel créa les dieux par sa parole. La version la plus simple, commune à nombre de peuples, parle du mariage primitif du ciel et de la terre, Dyaus et Prithivî.

13. L’Inde connaît une histoire du Déluge : Manu, le Noé indou, est sauvé par le dieu Vishnu qui, sous forme d’un poisson, traîne la barque de Manu jusqu’au