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Rome ; des millions d’Anglais l’ont reconnu en Napoléon. Nous avons déjà vu que, pour l’Apocalypse, la bête est Néron. Le bruit courut, après la mort de ce scélérat, qu’il avait fui chez les Parthes, d’où il reviendrait. Il y a peut-être une allusion à cela dans l’Apocalypse même et dans la 1re Épître de Jean (4, 3) : « Tout esprit qui ne confesse pas Jésus venu en chair n’est pas de Dieu ; il est de l’Antichrist, dont vous avez ouï dire qu’il viendra et qui, dès à présent, est dans le monde. » Ici, l’Antichrist est déjà assimilé à l’hérésie. Dans les oracles sibyllins fabriqués par les juifs d’Alexandrie, le nom de l’Antichrist ne se trouve pas ; mais l’Empire romain, objet d’une haine farouche, en tient lieu. La littérature populaire juive donne à cet ennemi de Dieu le nom de Romulus et fait de lui un géant affreux, né d’une vierge de pierre. Les chrétiens réservèrent généralement le nom d’Antichrist aux hérétiques et aux schismatiques ; mais, au IVe siècle encore, l’opinion était répandue que la venue de l’Antichrist serait le réveil et le retour de Néron.



Notes