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PRÉFACE

XI

Saint-Barthêlemy et les dragonnades doivent être relatées avec froideur, comme des épisodes insignifiants de Vhistoire. J’exècre ces meurtres juridiques, fruits maudits de l’esprit d’oppression et du fanatisme ; je l’ai laissé voir. Il existe encore des enragés qui glorifient ces crimes et voudraient qu’on en continuât la série (i) ; s’ils disent du mal de mon livre, ils lui feront honneur. Salomon Reinach.

(i) On lit dans la Théologie de Clermont, par le R. P. Vincent, rééditée avec approbations épiscopales en 1904 : a L’Église a reçu de Dieu le pouvoir de réprimer ceux qui s’écartent de la vérité, non seulement par des peines spirituelles, mais encore par des peines corporelles. » (T. I, p. 401.) Ces peines sont la prison, la flagellation, la mutilation, la mort (p. 403-404). Dans plusieurs conférences, tenues à Paris après 1900, on a crié : « Vive la Saint-Barthélémy ! » et M. V... a dit encore, le 9 février 1906 :

< La Saint-Barthélemy fut une nuit splendide pour l’Église et la

patrie ! » La civilisation moderne ne doit pas s’alarmer de ces survivances ; mais elle n’a pas le droit de les ignorer.