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CONFLIT DU BIEN ET DU MAL

baguettes magiques dites baresmân, dont la cueillette est faite suivant certains rites, comme celle du gui chez les Celtes ; une puissance magique est attachée à i’œil du chien, à l’urine du bœuf. D’autre part, beaucoup de divinités ont déjà un caractère abstrait qui semble attester une longue évolution religieuse ; la morale, le désir du progrès, l’hygiène même se dégagent nettement des tabous ; dans certaines prescriptions, les germes magiques de l’impureté sont devenus des principes de contagion. La science laïcise tout, même les microbes ; il y a déjà une tendance de ce genre dans l’Avesta.

9. L’idée dominante est celle du conflit du bien et du mal. Le dieu de bonté, Ahura Mazda ou Ormazd, a créé le monde ; mais à chacun de ses bienfaits a répondu un méfait d’Ahriman ou Angra Mainyu, « l’esprit qui détruit ». Il en a été et il en sera ainsi pendant de iongs siècles. Ahura Mazda est puissant, mais sa puissance n’est pas infinie ; il est aidé, dans sa lutte contre Ahriman et les myriades de génies malfaisants (Dévas, Drujs), par des génies bienfaisants, par des archanges (A meshas spentas, immortels bienfaisants) ; l’un d’eux, Sraosha, est le juge des âmes dans le voyage d’outre-tombe. De même que toute mauvaise action, toute impureté est une aide fournie par l’humanité à Ahriman, toute existence vertueuse sert la cause d’Ahura Mazda, dont les forces sont aussi accrues par les prières et les sacrifices des hommes. La conséquence de ce dualisme n’est pas seulement, dans la pratique, l’exactitude rituelle et la pureté — le plus grand bien de l’homme après la naissance, dit le Ven-