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LES ARYAS ET LES INDOUS

musulmans à La Mecque, menace sans cesse de la contagion les pays civilisés.

42. En présence de ces religions retardataires et dégradantes, les réformateurs n’ont heureusement pas manqué. Dès le xve siècle, un simple tisserand, Kabir, avait enseigné la croyance à un dieu unique, qui n’exigeait pas de sacrifices, mais seulement la pureté et la vérité. Le Grand Mogol Akbar (1556-1605), qui était musulman, essaya de concilier les religions de l’Inde, y compris le christianisme et le judaïsme, dans un monothéisme plus philosophique que religieux. La plus intéressante de ces tentatives fut celle d’un marchand de Lahore, nommé Nânak, qui, né en 1465, fonda la secte des Sikhs (disciples), sur la base d’un monothéisme inspiré du Koran, bien qu’il repoussât à la fois l’autorité du Koran et celle des Védas. Ses successeurs donnèrent à la secte une organisation militaire, chose nouvelle en Inde, et où l’imitation de l’Islam est apparente. De longs conflits avec les musulmans aguerrirent les Sikhs qui, de 1800 à 1839, eurent un roi à Lahore. En 1849, après une guerre malheureuse, ils se soumirent aux Anglais, qui leur ouvrirent les rangs de l’armée britannique ; mais ils subsistent à l’état de sectaires et vont en pèlerinage au temple d’Amritsar, où est conservé leur livre saint.

43. Si la réforme de Nânak fut due au contact des musulmans, celle de Rammohun Roy, né d’une famille de Brahmanes du Bengale, trahit l’influence du protestantisme (1774-1833). Établi à Calcutta,-Rammohun apprit les langues étrangères, même le grec et l’hébreu, et s’efforça de concilier hindouisme