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seulement la plupart des ouvriers s’y prêtèrent, mais ils se soumirent à l’inspection de délégués des troupes du front, venus pour s’assurer que le travail s’exécutait régulièrement. Aux usines Poutilov, on décida de travailler jour et nuit ; les fabriques organisées par les zemstvos reprirent aussi leur activité.


IV. — Le ravitaillement.


L’état des chemins de fer et des routes était déplorable, les gares obstruées, les transports très difficiles. On demanda aux États-Unis, après leur entrée en guerre, l’envoi de cinq cents spécialistes pour réorganiser l’exploitation des voies ferrées. De grands efforts furent tentés dès le début pour remédier à la disette dans les villes. Le grain ne manquait pas, mais il fallait le faire arriver à destination. Au bout de trois semaines, la situation s’était améliorée et les prix avaient baissé partout. Le gouvernement avait fondé quatre cent cinq comités régionaux pour reconnaître les stocks existants, les acheter et les répartir. À Pétrograd même, on découvrit de vastes approvisionnements qui avaient, disait-on, été constitués par le précédent régime pour organiser la disette, ou par des accapareurs pour l’exploiter.


V. — Nationalités et religions.


Polonais, Finlandais, Lithuaniens, Ukrainiens, Caucasiens, musulmans et juifs, avaient tous été opprimés, bien qu’inégalement, par l’ancien régime.