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une opération préliminaire était indispensable. J’avais pris trois mesures : la hauteur et les deux diamètres de l’un de mes cônes : mais quelles étaient ces mesures ? Il fallait d’abord les ramener à des chiffres, afin de savoir ce qu’elles représentaient. Je les supputais bien d’une manière approximative ; mais à quoi bon ? les calculs ne se font pas avec des à peu près. Toute la peine que je m’étais donnée resterait donc inutile jusqu’au moment où j’aurais le chiffre exact des mesures que j’avais prises.

Cette difficulté me parut insurmontable. Si l’on considère que je n’avais pas de pied, pas de mètre, pas d’échelle graduée, on en conclura que je devais renoncer à mon problème. Je ne pouvais pas m’établir de règle métrique sans avoir un étalon connu, en rapport avec la solution demandée.

Dans ma position n’était-ce pas s’évertuer à la recherche de l’impossible ?

Je l’avais cru d’abord, et maintenant je savais le contraire. Tout le travail que j’avais fait, mes baguettes si bien polies, si soigneusement ajustées, mes trois mesures relevées avec tant d’exactitude, allaient enfin me servir. Au fond, croyez bien que je l’avais su avant de me donner tant de peine. Si j’ai eu l’air d’avoir été inquiet au moment de jouir de mes efforts, c’était simplement pour vous intriguer à cet égard, et parce que, dans le premier