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ACTE X.

diments, de la sauce, du poisson et du riz au sucre (42). »

(Prêtant l’oreille.) Mais j’entends la voix des chândâlas, grinçante comme le son des cymbales fêlées (43), ainsi que le roulement funèbre des tambours (44) annonçant les condamnations à mort ; j’en conclus qu’on conduit Chârudatta, l’indigent, au lieu du supplice. Voyons cela ! Le spectacle de la mort (45) d’un ennemi donne au cœur un grand contentement. J’ai entendu dire que si l’on est témoin de la mort de son ennemi, on n’a pas mal aux yeux dans une autre naissance. C’est bien moi, d’ailleurs, qui cause la mort de Chârudatta, l’indigent ; je suis comme un ver qui ayant pénétré dans ses entrailles y exercerait les effets du poison. Je ferais bien, par conséquent, de monter sur l’esplanade de mon palais pour avoir le spectacle du résultat de ma prouesse. (Il fait ce qu’il vient de dire.) Oh (46) ! comme on se presse (47) pour voir conduire au supplice Chârudatta, l’indigent. Quelle foule y aurait-il donc s’il s’agissait de mèner à la mort (48) un personnage distingué et de haut rang comme moi ? (Examinant avec attention.) Il est paré comme un jeune taureau et on lui fait prendre le chemin du sud. Mais pourquoi la proclamation qui était faite au pied de la tour de mon palais a-t-elle cessé ? Pourquoi