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LE CHARIOT DE TERRE CUITE.

Chârudatta, s’avance en regardant devant soi.

« Voilà perchée sur cet arbre sec une corneille qui fixe le soleil ; mon œil gauche a tressailli ; tout cela est évidemment effrayant (44). »

(Regardant d’un autre côté.) Ah ! un serpent !

« Ses yeux sont fixes ; il brille comme s’il était frotté d’un collyre noir (45) ; il darde sa langue allongée ; il montre quatre dents venimeuses toutes blanches ; son ventre est gonflé et tortueux. Il dormait sur mon chemin et se précipite avec colère sur moi au moment où je passe (46). »

Autres présages funestes !

« Mon pied trébuche et glisse, quoique la terre ne soit pas humide ; mon œil gauche éprouve un clignotement et mon bras tremble à plusieurs reprises. Puis, voilà un autre oiseau qui pousse de grands cris et qui m’annonce à différentes reprises une mort épouvantable… Il n’y a pas à en douter. »

Quoi qu’il en soit, les dieux donneront à toutes choses une issue heureuse ! (47)

L’huissier. — Venez, venez ! Seigneur ; voici la salle d’audience, entrez !

Chârudatta. (Il entre et regarde de tous