bites. Quoi ! je t’offre la liberté (49) et tu trembles d’effroi, au lieu de tressaillir avec moi d’allégresse ! »
Madanikâ, reprenant ses sens. — Malheureux ! Pourvu que, dans la maison où tu as commis ce méfait à cause de moi, tu n’aies tué ni blessé personne !
Çarvilaka. — Rappelle-toi, ô fille pusillanime, que Çarvilaka ne porte jamais la main sur un homme livré au sommeil. Rassure-toi donc ; je n’ai tué ni blessé personne dans cette maison.
Madanikâ. — Bien vrai ?
Çarvilaka. — Je te l’affirme !
Vasantasenâ, reprenant connaissance. — Ah ! Je reviens à la vie (50) !
Madanikâ. — Quel bonheur (51) !
Çarvilaka, d’un ton jaloux. — Que veux-tu dire par là, Madanikâ ?
« Bien qu’issu d’une famille qui ne comptait jusque-là (52) que des honnêtes gens, j’ai, sous les chaînes dont l’amour que j’éprouve pour toi a chargé mon cœur, commis un acte coupable ; bien que la passion ait fait succomber ma vertu, j’ai observé certains égards (53), et cependant tu penses à un autre tout en disant que tu m’aimes.
(Avec fougue.)
Les fils (54) de bonne famille sont comme