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Vasantasenâ. — Ne serait-ce pas seulement la complaisance en usage chez une courtisane (6) qui te dicterait ce langage, Madanikâ ?

Madanikâ. — Il suffit donc, Madame, d’habiter chez une courtisane pour devenir une flatteuse (7) ?

Vasantasenâ. — Hélas ! à force de changer d’adorateurs, les courtisanes finissent par ne plus exprimer que de faux sentiments.

Madanikâ. — En voyant (8), Madame, le ravissement qu’éprouvent vos yeux et votre cœur en contemplant ce portrait (9), on n’a pas besoin d’en demander la cause (10).

Vasantasenâ. — J’ai peur que mes amies ne se moquent de moi (11).

Madanikâ. — Ne craignez pas cela ; toutes les femmes savent comprendre ce qui se passe dans le cœur d’une amie.

L’esclave s’avançant sur la scène. — Madame, votre mère vous fait dire démonter dans la litière (12) munie d’un rideau (13) qui vous attend à la porte latérale.

Vasantasenâ. — Est-ce le seigneur Chârudatta qui veut me conduire chez lui ?

L’esclave. — On vous envoie, avec cette litière, une parure qui vaut cent mille suvarnas.

Vasantasenâ. — Mais qui est-ce qui l’envoie ?