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bour, une flûte, un tambourin, un luth, des chalumeaux, des livres ! Serais-je tombé par hasard chez un maître de musique et de danse (84) ? Je suis entre dans cette maison en me liant à l’apparence (85) ; mais il s’agirait de savoir si le dénûment du propriétaire est réel, ou s’il n’aurait pas caché ses richesses sous terre par crainte du roi ou des voleurs. Or, tout ce qui est sous terre m’appartient aussi à moi Çarvilaka. Voyons un peu ! Je vais répandre du vit-argent (86). (Il fait ce qu’il vient d’annoncer.) Hélas ! mon moyen magique est mis en œuvre et rien n’apparaît. La pauvreté de ces gens-ci est bien vraie : allons nous-en !

Maitreya, rêvant tout haut (87). — Holà ! mon ami. Je crois voir une brèche dans le mur (88)… Il me semble apercevoir un voleur… Prenez donc la cassette auprès de vous.

Çarvilaka. — Tiens ! est-ce que celui-là se serait aperçu de ma présence et voudrait se moquer de moi parce qu’il se dit qu’il est pauvre… Faut-il le tuer ?… Ou bien c’est un rêve qu’il fait, comme un pauvre diable qu’il est (89). (Il regarde.) Ah ! Il disait vrai ! J’aperçois à la clarté de la lampe une cassette enveloppée dans une tunique de bain toute déchirée. Empoignons-la !… Convient-il pourtant d’affliger davantage encore un homme