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« En ce monde, le pauvre (139) est pareil à un oiseau privé d’ailes, à un arbre desséché, à un lac sans eau, et à un serpent dont les dents venimeuses sont arrachées. »

Oui, mon ami,

« Les hommes tombés dans l’indigence ressemblent à des maisons vides, à des sources taries et à des arbres dépouillés ; ils sont contraints de laisser passer sans donner des marques de générosité, les instants de joie qui leur sont accordés, alors même qu’ils sont tout surpris de se retrouver avec d’anciennes connaissances (140). »

Maitreya, bas à Chârudatta. — C’est bien assez de plaintes (141). (Haut, en plaisantant.) Et ma tunique de bain (142), me la rapportez-vous, madame ?

Vasantasenâ. — Seigneur Chârudatta, vous n’aviez pas à envoyer à une personne comme moi ce collier de perles en compensation du dépôt que je vous avais laissé et qui vous a été dérobé (143).

Chârudatta, avec un sourire de confusion. — Hélas, Vasantasenâ !

« Qui aurait cru à la réalité du fait ? Chacun aurait éprouvé de la défiance à mon égard, car ici-bas la pauvreté est dépourvue de prestige et facilement soupçonnée (144). »