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Çakountalâ ne se sont qu’imparfaitement réalisées. Considérée dans son ensemble, la littérature sanscrite classique, la seule, pour ainsi dire, qui compte au point de vue esthétique, rappelle beaucoup plus celle de notre moyen âge, dont elle est, en bonne partie, contemporaine, que les floraisons dans lesquelles les dons intellectuels de l’homme se sont si brillamment épanouis en Grèce et à Rome, dans l’antiquité, et, dans l’Europe moderne, à diverses reprises depuis la Renaissance. Cependant, il faut se garder d’un jugement trop général et trop absolu, et reconnaître que, dans la grande quantité de monuments littéraires de tout genre et de toutes les époques qu’on a retrouvés et qu’on retrouve encore chaque jour dans l’Inde, il en est un bon nombre dont, au moins certaines parties, ne le cèdent guère, pour l’invention ou le style, le sentiment ou la passion, la grâce ou l’enjouement, le côté mélancolique ou grave, le charme dans les descriptions de la nature ou la vérité dans la peinture des caractères, aux meilleures compositions de l’Occident. Sans remonter aux textes védiques, qui, à un certain point de vue, pouvaient fournir eux-