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Dans quelle mesure ces enseignements sont-ils applicables au développement intellectuel antérieur à l’histoire écrite du groupe ethnique auquel appartient le peuple qui les a fournis ? Il est encore bien tôt pour le dire. Permettront-ils d’asseoir un jour sur des bases solides et d’exposer in extenso la partie plus spécialement intellectuelle et morale de la science dont Pictet, de Genève, a esquissé les principaux traits dans son livre des Origines indo-européennes ? S’il y a témérité à l’affirmer dès aujourd’hui, il est certainement, du moins, permis de l’espérer. En tous cas, on est en droit de le soutenir hardiment : fût-elle indépendante d’un mouvement d’ensemble de la pensée aryenne antérieure, ce qu’on peut appeler d’une manière très-compréhensive l’idéologie védique et post-védique est du plus haut intérêt pour la philosophie en général, et en particulier pour l’histoire de la civilisation, car elle offre le précieux tableau d’un développement intellectuel continu et un spécimen unique, au point de vue de l’archaïsme et de la richesse des détails, des procédés primordiaux de l’esprit humain sortant de ses langes, essayant ses premiers pas et prenant conscience de lui-même.