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II

L’exposé qui précède témoigne d’une manière bien probante de l’extension aussi rapide que considérable prise en Europe par les études sanscrites. Mais l’on peut se demander si ce développement est bien justifié par la valeur des résultats obtenus ou attendus ; si l’engouement, l’attrait de la nouveauté, ces causes d’illusions contre lesquelles les savants eux-mêmes ne sont pas toujours suffisamment en garde, n’y seraient pas pour quelque chose, et si l’on ne s’est pas jeté dans l’indianisme surtout avec la vaine espérance de substituer à l’aliment classique de l’érudition, dont des esprits chagrins ou superficiels prédisent le prochain épuisement, les provisions abondantes, mais d’un prix et d’une saveur problématiques, découvertes en ces derniers temps au pays des brâhmanes. En d’autres termes, et à prendre les choses pour ce qu’elles sont, n’aurions-nous pas dans l’héritage littéraire de l’Inde ancienne