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D’épouser sans amour et même sans estime.
Il faut se marier : vous êtes dans un temps
Où les appas flétris s’effacent pour longtemps.
Ce conseil bienfaisant que mon zèle vous donne,
Je voudrois l’appliquer à ma propre personne ;
Et rester vieille fille est un mal plus affreux
Que tout ce que l’hymen a de plus dangereux.


Scène II


DÉMOPHON, ISABELLE, ARAMINTE, FINETTE.

Démophon

Le hasard justement en ce lieu vous amène ;
D’aller jusque chez vous il m’épargne la peine.

Araminte

Le hasard nous sert donc tous deux également,
Mon frère ; car chez vous j’allois pareillement.
Vous m’épargnez des pas.

Démophon

Toujours préoccupée,
N’êtes-vous point, ma sœur, encore détrompée ?
Et ne voyez-vous pas que votre passion
N’est rien qu’une chimère et pure vision ?
Finissez, croyez-moi, n’allez pas davantage
Traverser mes desseins, et montrez-vous plus sage.

Araminte

Sans rime ni raison vous babillez toujours ;