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Le Chevalier

Ce courroux à mes yeux vous rend plus adorable.
Souffrez que mon transport…

Il veut lui baiser la main.

Isabelle

Modérez ces désirs.

Le Chevalier

Je me méprends aussi : transporté de plaisirs,
Je pousse un peu trop loin mes tendres entreprises.
Mais, d’une et d’autre part, oublions nos méprises.

Valentin

Montrant la marque du chapeau du Chevalier.

Pour ne vous plus tromper, regardez ce signal ;
Il doit, dans l’embarras, vous servir de fanal.
Mais n’allez pas tantôt, par-devant le notaire,
Épouser l’un pour l’autre, et prendre le contraire :
Vous apprendrez par là quel est le vrai des deux.

Isabelle

Mon cœur me le dira bien plutôt que mes yeux.

Le Chevalier

Quoi qu’aujourd’hui le ciel fasse pour ma fortune,
Sans ce cœur j’y renonce, et je n’en veux aucune.

Valentin

Trêve de compliments. Quand vous serez époux,
Il vous sera permis de tout dire entre vous.
La gloire en d’autres lieux vous et moi nous appelle.
Que madame à présent en paix rentre chez elle.
Nous, courons au contrat ; et qu’un heureux destin,
Comme il a commencé, mette l’affaire à fin.