Page:Regnard - Œuvres complètes, tome troisième, 1820.djvu/409

Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène V


LE MARQUIS, MÉNECHME, VALENTIN.

Valentin

A part.

Mais je vois le Marquis ; il tourne ici ses pas.
Les cent louis nous vont donner de l’embarras.

Le Marquis

Embrassant vivement Ménechme, qu’il prend pour le Chevalier.

Hé ! Cadédis, mon cher, quelle heureuse fortune !
Qué jé t’embrasse… encore… et millé fois pour une.
Quelqué contentément j’aie à té révoir,
Régardé-moi ; jé suis outré dé désespoir ;
Lé jour mé scandalise, et voudrois contré quatre,
Pour terminer mon sort, trouver seul à mé battre.

Ménechme

Monsieur, je suis fâché de vous voir en courroux ;
Mais je n’ai pas le temps de me battre avec vous.

Le Marquis

Un coup dé pistolet mé séroit coup dé grâce.
Jé voudrois que quelqu’un m’écrasât sur la place.

Ménechme

A part, à Valentin.

Quel est ce Gascon-là ?

Valentin

Bas, à Ménechme.

C’est un de vos amis,
Sans doute, et des plus chers.

Ménechme

Bas, à Valentin.

Jamais je ne le vis.