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Mes mains de cet argent seront dépositaires ;
Et je vais me jeter, je crois, dans les affaires.

Finette

Dans les affaires, toi ?

Valentin

Devant qu’il soit deux ans,
Je veux que l’on me voie, avec des airs fendants,
Dans un char magnifique, allant à la campagne,
Ébranler les pavés sous six chevaux d’Espagne.
Un Suisse à barbe torse, et nombre de valets,
Intendants, cuisiniers, rempliront mon palais :
Mon buffet ne sera qu’or et que porcelaine ;
Le vin y coulera, comme l’eau dans la Seine :
Table ouverte à dîner ; et les jours libertins,
Quand je voudrai donner des soupers clandestins,
J’aurai, vers le rempart, quelque réduit commode,
Où je régalerai les beautés à la mode,
Un jour l’une, un jour l’autre ; et je veux, à ton tour,
Et devant qu’il soit peu, t’y régaler un jour.

Finette

J’en suis d’avis.

Valentin

Pour toi ma tendresse est extrême.
Mais quelqu’un vient ici.