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Transports de vengeance et de haine,
Succédez à l’amour qui régnoit dans mon cœur.


Scène II.

Rodolphe, Léonore.
Deux vers ensemble.
Rodolphe

À la fin vous êtes vengée :
J’ai servi le juste transport
De notre tendresse outragée :
Votre ingrat ne vit plus, et mon rival est mort.

Léonore

Il est mort, justes dieux ! Ma bouche impitoyable
A prononcé l’arrêt de son trépas.
Qu’ai-je fait, malheureuse ? Hélas !

Rodolphe

Il ne vit plus ; et le ciel redoutable,
S’il respiroit encor, ne le sauveroit pas.

Léonore

Tu l’as souffert, ô ciel ! Et ta main équitable
Ne punit point ces attentats !
Que fais-tu ? Qui retient ton bras ?
Lance ta foudre épouvantable ;
Sur ce traître ou sur moi fais voler ses éclats,
Tu ne saurois manquer de frapper un coupable.

Léonore

C’est toi qui lui perces le cœur.

Rodolphe

C’est vous qui lui percez le cœur.