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deux gouttes d’eau, et vous savez que la ressemblance engendre l’amitié. Mais il faut vous détromper. Vous avez cru que c’étoient là des tableaux véritables ?

BROCANTIN.

Assurément, et je le crois encore.

ARLEQUIN.

Et c’est ce qui vous trompe. Tout cela ne tient que par le moyen d’un ressort que je vais toucher, et vous verrez que toutes ces figures prendront mouvement.

Arlequin s’approche de l’un des côtés du cabinet, et frappant sur une table, toutes les figures qui sont représentées dans les tableaux en sortent en chantant, dansant et jouant de divers instruments. Pasquariel, en singe, fait plusieurs sauts périlleux ; Brocantin le regarde avec admiration.

Voyez-vous bien ce singe ? Il accompagne de la guitare on ne peut pas mieux. Je m’en vais vous le faire voir.

Au singe.

Quiribirichibi ?

Le singe répond en faisant une grimace, et en même temps se jette sur une guitare qu’un homme de la suite d’Arlequin a entre les mains.

ARLEQUIN, à brocantin.

Avez-vous entendu ce qu’il a dit ?

BROCANTIN.

Non. Est-ce que j’entends le langage des singes, moi ?

ARLEQUIN.

Vous avez pourtant la physionomie d’une guenon. Il dit qu’il va prendre sa guitare. La voilà ; écoutez.