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ISABELLE.

Bon ! Ne voyez-vous pas bien que je ris ? Ha, ha, ha ! Dites-moi un peu, monsieur, en vous déterminant à un saut si périlleux, vous êtes-vous bien tâté ? N’avez-vous point senti quelque petit mal de tête… Vous m’entendez bien ?

MONSIEUR BASSINET.

Non, monsieur ; je me porte fort bien : je ne suis pas sujet à la migraine.

ISABELLE, lui mettant la main sur le front.

Ma foi, vous porterez bien cela ; et je suis plus aise que vous ayez cette fille-là qu’un autre.

MONSIEUR BASSINET.

Et moi aussi.

ISABELLE.

Mais quand elle sera votre femme, au moins n’allez pas nous la gâter par vos manières ridicules. Nous avons eu assez de peine à la mettre sur le pied où elle est. Le joli tour d’esprit ! Elle l’a comme le corps.

MONSIEUR BASSINET.

Comme le corps ! Et savez-vous comme elle l’a tourné ?

ISABELLE.

Bon ! Qui le sait mieux que moi ! Si vous voulez, je vais la dessiner qu’il n’y manquera pas un trait. Une gorge, morbleu ! Plantée là… Bon ! C’est un marbre.

MONSIEUR BASSINET.

Ouf ! Quel peintre !