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est délicieuse et ineffable, elle rend meilleur et plus confiant, infiniment docile et tendre.

Doit-on vous dire que l’on vous aime ? Inclination bien idéale, plus pure que la tendresse et ses surprises, et qui persiste au souvenir de charmes si jeunes et si purs, invincibles comme ceux des anges. C’est le timide émoi d’une adoration réservée, c’est la candeur, le chaste amour qui tient du frère et du fiancé.

Ô Jeunesse, ô tendance du cœur, suprême et mystérieuse aspiration des âmes vers le ciel pur de la bonté, vous êtes la preuve de la vie future. Il y a dans vos discrets élans et vos mystérieuses exigences toutes les promesses de l’invisible et comme un appui dans l’inconnu. Allez, inclinez-nous sans cesse vers ce qui nous fait croire, menez-nous à nos fins, à la vie, il n’y a que bienfaits à l’heure où tu nous convies.



Aux jours graves de fin d’hiver la nature, en arrêt, est immobile. À ce repos intermédiaire, souffle de mort et prémice de vie, les heures ont une solennelle grandeur. Le silence, un suprême abandon nous préparent au réveil qui va venir.

Rien n’apparaît encore, tout est discret dans l’espace : les chants du ciel, aux cimes des plus hauts arbres, ne laissent rien prévoir de leur tendresse. Le soleil en son âpreté violente rayonne sans réchauffer, il tombe sur les branches grêles en ardeurs vives qui les brûlent. La terre, dans sa tristesse, prend des accents moroses et rien ne trahit encore ce qui sera demain.

En ces jours mornes, aux muets espaces, l’esprit est isolé. La douce impression qui cède aux impressions intimes ne naît qu’à l’abstraction et l’effroi. Il lui faut la confiance, l’espoir du lendemain.



Il répugne de voir à la barre et devant des juges un noir