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en détail ; et que pour ce qui regardoit l’éducation du roi, le commandement des troupes et tout ce qui pouvoit y avoir rapport, il plût à la cour remettre la délibération à ce jour de relevée, à telle heure qu’il lui plairoit l’indiquer.

Les gens du roi s’étant retirés et la matière mise en délibération, il a été arrêté que le duc de Bourbon sera dès à présent chef du conseil de la régence sous l’autorité de M. le duc d’Orléans, et qu’il y présidera en son absence ; et que les princes du sang royal auront aussi entrée audit conseil lorsqu’ils auront atteint l’âge de vingt-trois ans accomplis.

Et attendu qu’il étoit près d’une heure, le surplus de la délibération a été remis à trois heures de relevée, et M. le duc d’Orléans et toute la compagnie a dit qu’ils ne manqueroient pas de s’y trouver.

Dudit jour deuxième septembre 1715, de relevée.

Sur les trois à quatre heures de relevée la compagnie assemblée dans le même ordre que le matin, avertie que M. le duc d’Orléans venoit, MM. les présidents le Peletier et de Bailleul, Cadeau et Gaudart, conseillers-députés, l’ont été recevoir dans la grande salle du Palais, et l’ont conduit en la cour de la même manière.

Lorsque M. le duc d’Orléans a eu pris sa place, les gens du roi mandés, il a dit en leur présence : Qu’après des réflexions plus sérieuses, il étoit bien aise de s’expliquer sur l’établissement des différents conseils dont il avoit parlé le matin.

Qu’il croyoit donc qu’outre le conseil de régence où se rapporteroient toutes les affaires, il étoit nécessaire d’établir un conseil de guerre, un conseil de finance, un conseil de marine, un conseil pour les affaires étrangères, et un conseil pour les affaires du dedans du royaume, qu’il jugeoit même important de former un conseil de conscience, composé de personnes attachées aux maximes du royaume, et qu’il espéroit que la compagnie ne lui refuseroit pas quelques-uns de ses magistrats qui, par leur capacité et leurs lumières, pussent y soutenir les droits et les libertés de l’église gallicane.

Qu’à l’égard du conseil de régence, il étoit dans la résolution de se soumettre à la pluralité des suffrages, étant toujours disposé à préférer les lumières des autres aux siennes propres.

Mais que dès le moment qu’il s’assujettissoit à cette condition, il croyoit que la compagnie voudroit bien lui donner la liberté de retrancher, d’ajouter et de changer ce qu’il lui plairoit dans le nombre et le choix des personnes dont ce conseil