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que ces deux points, il se fera un honneur et un plaisir dans ce qui n’intéressera ni l’un ni l’autre, d’aller au plus près des dernières volontés de S. M.

« J’avois bien senti, et même j’avois pris la liberté de le représenter au roi, lorsqu’il me fit l’honneur de me donner peu de jours avant sa mort une notion de ce qu’il me destinoit, que le commandement continuel de toute sa maison militaire étoit fort au-dessus de moi ; mais il me ferma la bouche en me disant, que je devais respecter toujours ses volontés. Je ne crois donc pas avoir la liberté de m’en désister. J’assure cependant que c’est sans aucune peine que je vois discuter cet article ; que je sacrifierois toujours très-volontiers mes intérêts au bien et au repos de l’Etat, et que je ne ferai point de difficulté de me soumettre à ce qui sera décidé, osant seulement demander que s’il est conclu qu’il faille changer quelque chose à cet article, on détermine le titre de l’emploi qu’il a plu à S. M. de me donner, qu’on fasse un réglement stable, authentique, sur les prérogatives qui me seront attribuées, et qu’avant qu’il y soit procédé, je puisse dire encore ce que je crois ne pouvoir me dispenser de représenter, pour avoir un peu plus que la vaine apparence de répondre de la personne du roi. »

Les gens du roi s’étant levés, ont dit : Que ne devant proposer à la compagnie que leur vœu commun, qu’ils doivent donner par une délibération commune, il ne leur étoit pas possible de se déterminer sur ces différentes difficultés qui viennent de naître, si la cour n’avoit la bonté de leur faire donner la communication du testament et des codiciles du feu roi, et ne leur permettoit de se retirer pour quelques moments au parquet, pour y concerter les réflexions qu’ils croiroient nécessaires sur les propositions qui venoient d’être faites, et pour apporter ensuite à la compagnie les conclusions qu’ils estimeroient convenables.

Le testament et les codiciles leur ont été mis entre les mains, et ils se sont retirés au parquet ; et peu de temps après étant rentrés, ils ont rapporté le testament et les codiciles, et ont dit :

Qu’après avoir entendu ce qui a été dit dans cette auguste assemblée par M. le duc d’Orléans, par M. le duc de Bourbon, et par M. le duc du Maine, et après la communication qui leur a été faite des dernières dispositions du roi défunt, deux objets principaux sembloient devoir partager toutes leurs vues et fixer leur attention, la régence du royaume, et l’éducation du roi mineur.