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trouvé en état d’être choisies pour régentes. Mais ces exemples justifient que le titre de régent n’a point été aboli par l’édit de 1407, qui ne seroit pas moins contraire aux reines qu’aux princes du sang royal, si on vouloit l’entendre dans un sens trop rigoureux et si l’on n’entroit plutôt dans son véritable esprit, qui n’a été, que de tempérer l’ancienne autorité des régents et non d’en détruire jusqu’au nom, et l’on ne sauroit montrer en effet que le royaume ait jamais été gouverné pendant les minorités par d’autres que par des régents.

Qu’ils peuvent donc dire avec raison, que sous ce nom de chef du conseil de la régence, le roi a désigné effectivement M. le duc d’Orléans pour régent du royaume, et les dernières paroles que le roi lui a dites qu’il n’avoit fait aucun préjudice aux droits de sa naissance, expliquent encore suffisamment ses intentions.

Quel avantage pour ce royaume de voir la conduite de l’Etat entre les mains d’un prince si digne de gouverner, qui sait allier la justice et la bonté, la valeur et la prudence, les lumières supérieures et une modestie qui voudroit toujours les cacher, né pour les grandes choses et capable des plus petites, au-dessus de tous par l’élévation de son rang, et cherchant à se rabaisser pour se mettre à la portée de tous ; la cour n’a pas besoin du témoignage éclatant qu’il vient de rendre de ses sages dispositions pour le gouvernement de l’Etat, du désir ardent qu’il a de soulager les peuples, de son attention à procurer la tranquillité au dedans et au dehors du royaume, de son zèle pour la paix de l’Eglise, de sa confiance en vos lumières, en vos avis, en vos remontrances, et ce qu’il a dit sur ce sujet n’ajoute rien à ce que toute la France avoit lieu de se promettre de la droiture de ses intentions. Qu’ils ne voyoient donc rien qui ne concourût à déférer la régence à M. le duc d’Orléans ; que c’est par ces raisons, qu’ils requéroient qu’il plût à la cour déclarer M. le duc d’Orléans régent en France, pour avoir, en cette qualité, l’administration des affaires de royaume pendant la minorité du roi, sauf à délibérer ensuite sur les autres propositions qui pourroient être faites par M. le duc d’Orléans.

Les gens du roi retirés au parquet, la matière mise en délibération, ainsi que ci-dessus, M. le duc d’Orléans a été déclaré régent en France, pour avoir l’administration du royaume pendant la minorité du roi.

Les gens du roi étant ensuite rentrés, M. le duc d’Orléans a dit, qu’après le titre glorieux que la compagnie venoit de lui