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LIÈVRE — PERDRIX

fructueuse aura comblés de ces trophées en bourriche dont ils aiment tant à glorifier leur retour. En effet y a-t-il rien de plus décevant, de plus douloureux pour nos modernes Nemrods, que de voir leurs pénibles et sanglantes conquêtes inutilisées par l’action destructive d’une saison trop chaude ?

Il ne s’agit simplement que d’enterrer le gibier dans un tas de blé ou de seigle. L’essentiel est qu’il soit parfaitement recouvert par le grain. On le retirera au bout de quelques jours de cette sépulture provisoire, aussi frais que s’il venait d’être tué.

LIÈVRE ET LAPIN

Les lièvres des montagnes sont de beaucoup préférés à ceux des plaines et surtout des terrains marécageux ; et lorsqu’ils ont été bien courus à la chasse, ils n’en sont que meilleurs. Les levrauts ainsi que les lapereaux de garenne se distinguent des lièvres à une petite tumeur, grosse comme une lentille, qu’ils ont aux pattes de devant au-dessus de la jointure et en dehors ; on peut aussi les distinguer en écartant les deux oreilles l’une de l’autre ; si la peau se relâche facilement, c’est un signe de jeunesse. Pour s’assurer s’il a un bon fumet, il faut sentir, en le flairant au ventre, une odeur aromatique.

PERDREAUX ET PERDRIX

La perdrix rouge est plus estimée que la perdrix grise dans les pays où elle est plus rare ; dans ceux au contraire où elle est plus abondante, la perdrix grise est plus recherchée ; ce qui nous prouve que leur mérite est à peu près égal.

Les vieilles perdrix ne peuvent guère être mangées qu’en ragoût ; pour rôtir il faut des perdreaux ; on les reconnaît en ce qu’ils ont la première plume de l’aile pointue, le bec noir et les pattes plus noires que celles de leur mère. On peut encore les reconnaître à leur bec que l’on pince, en soulevant et suspendant la perdrix ; s’il ploie, elle est jeune.