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journal de la commune

tant les racontars, interrogeant les physionomies, scrutant les regards. L’animation croissait d’heure en heure. On lisait avec des yeux brillants, une voix ardente, les proclamations de la Commune :

« À LA GARDE NATIONALE DE PARIS

» Les conspirateurs royalistes ont attaqué.

» Malgré la modération de notre attitude, ils ont attaqué.

« Ne pouvant plus compter sur l’armée française ils ont attaqué avec les zouaves pontificaux et la police impériale.

« Non contents de couper les correspondances avec la province et de faire de vains efforts pour nous réduire par la famine, ces furieux ont voulu imiter jusqu’au bout les Prussiens et bombarder la capitale.

« Ce matin, les chouans de Charette, les Vendéens de Cathelineau, les Bretons de Trochu, flanqués des gendarmes de Valentin, ont couvert de mitraille et d’obus le village inoffensif de Neuilly et engagé la guerre civile avec nos gardes nationaux.

« Il y a eu des morts et des blessés.

« Élus par la population de Paris, notre devoir est de défendre la grande cité contre ces coupables agresseurs. Avec votre aide, nous la défendrons.

« Paris, 2 avril 1871.

« La Commission executive :
« Bergeret, Eudes, Duval, Lefrançais, F. Pyat, G. Tridon, E. Vaillant. »

« Bergeret est lui-même à Neuilly. D’après rapport, le feu de l’ennemi a cessé. Esprit des troupes excellent. Soldats de ligne arrivent tous et déclarent que, sauf les officiers supérieurs, personne ne veut se battre. Colonel de gendarmerie qui attaquait, tué.

« Le Colonel chef d’État-major
« Henry. »

« Une pension de jeunes filles, qui sortait de l’église de Neuilly, a été littéralement hachée par la mitraille des soldats de MM. Favre et Thiers.