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journal de la commune

représentaient rien pour lui et qu’il ne les écouterait pas.

Puisque le chef du pouvoir exécutif ne veut écouter ni les représentations de Lyon ni aucune autre, que faire ?

Les délégués de Lyon déclarent vouloir provoquer une réunion générale de tous les conseils municipaux de France qui signifieront à l’Assemblée que son mandat est expiré avec la signature de la paix, qu’ils ne sont plus rien et qu’ils ont à s’en aller. Et si les députés ne veulent pas s’en aller, heureux au milieu de leurs cinq cents canons et de leur armée de 150 mille soldats, les conseils municipaux feront néanmoins appel aux électeurs et les convoqueront aux urnes.

Tout cela est très bien pour la cause de Paris, réellement très bien. Pourrons-nous attendre le lent développement des choses ? Si la province avait compris, il y a un mois déjà, ce qu’elle comprend aujourd’hui, nous serions tous en joie et en liesse, l’ancienne Assemblée rurale eût été renvoyée à ses bestiaux, une nouvelle eût été nommée et la République serait sauvée !

Il y a quelques jours, à la date du 15 mai, Paschal Grousset a lancé un appel aux grandes villes, appel qui était un vrai cri de détresse. Ce cri, nous l’avons blâmé dans une pareille cause, le désespoir même doit être stoïque. « Qu’attendez-vous pour vous lever ? leur crie le délégué de la Commune aux relations extérieures. Qu’attendez-vous pour chasser les infâmes agents de ce Gouvernement de capitulation et de honte, qui mendie et achète à cette heure même, de l’armée prussienne, les moyens de bombarder Paris par tous les côtés à la fois ? Attendez-vous que les soldats du droit soient tombés jusqu’au dernier sous les balles empoisonnées de Versailles ? Attendez-vous que Paris soit transformé en cimetière et chacune de ses maisons en tombeau ?

« Grandes villes, vous lui avez envoyé votre adhésion fraternelle, vous lui avez dit : du cœur, je suis avec toi ! grandes villes, le temps n’est plus aux manifestes, le temps est aux actes quand la parole est au canon. Assez de sympathies platoniques, vous avez des fusils et des munitions, aux armes ! villes de France !

« Paris vous regarde ; Paris attend que votre cercle se serre autour de ses lâches bombardeurs. Paris fera son