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journal de la commune

Bataillons sédentaires : 97 852
Présents : Absents :
Troupe 
77 665
Troupe 
16 435
Officiers 
3 094
Officiers 
658
Présents 
80 759
Absents 
17 093
soit un total de
Présents : 169 158                    Absents : 28 674


et un chiffre général de 197 832 hommes, sur lesquels 12,6 pour cent sont absents dans les compagnies de marche et 17,5 pour cent sont absents dans les compagnies sédentaires.

S’il n’y avait que ces dernières non-valeurs !

Samedi, 6 mai.

Chacun parle des « Mystères du couvent de Picpus. »

Picpus est une immense jésuitière féminine, c’est leur grande forteresse dans le faubourg Saint-Antoine, car il est bon de savoir que la congrégation, elle aussi, a ses points stratégiques dans Paris. On peut relire dans les Misérables de Victor Hugo une description poétique et très favorable de ce couvent de premier ordre, propriété composée de plusieurs corps de bâtiments et d’immenses vergers et potagers.

Après le 18 mars, l’immense majorité des nonnes s’envolèrent à la suite de l’armée de l’ordre et des diverses administrations ; après l’arrestation de l’Archevêque, de plusieurs prêtres et religieux, les personnages marquants, les personnes influentes dans l’Eglise allèrent chercher des climats plus doux. Il n’est guère resté à Paris que le menu fretin des officiants, que les lingères, économes, tourières, etc. des couvents de femmes, que les Bonnes petites Sœurs des Pauvres, que les Institutrices congréganistes, les sœurs grises installées dans les hôpitaux, dans les bureaux de bienfaisance, dans quelques cantines. Quelques arrondissements les ont vigoureusement exclues des écoles et du service de bienfaisance administratif ; dans quelques autres, elles ont été maintenues avec une savante persistance. Dans cet immense conflit de tous les pouvoirs, la Commune