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migrations des peuples

faciles à suivre, et certainement elles furent fréquemment utilisées. La grande expédition que Darius, fils d’Hystaspes, fit dans le pays des Scythes jusqu’au delà du Tanaïs, même au milieu du « désert où nulle race d’hommes n’habite et qui s’étend à sept journées de marche »[1], n’était que le choc en retour des nombreuses incursions auxquelles s’étaient livrées les populations nomades des grandes plaines septentrionales, poussant devant elles les Kimmériens, les Thraces et autres riverains de la mer Noire.

N° 100. Pont-Euxin.


A la suite de cette campagne, et surtout grâce aux expéditions de commerce, tout le littoral, y compris les limans ou estuaires dans lesquels se déversent les fleuves entre l’Ister et le Tanaïs, finit par être bien connu des Grecs ; ceux-ci acquirent aussi des connaissances précises sur la direction des cours d’eau qui descendent des faîtes peu élevés de l’intérieur.

  1. Hérodote, Histoires, liv. IV, 122, 123.