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foyers du plateau

asiatique, mais qui n’en était pas moins peuplée de gens appartenant à la même forme de civilisation que les Hellènes, toutes les villes du versant anatolien de la mer Egée ont des noms qui résonnent à nos oreilles avec la même sonorité que ceux de la Grèce européenne, et de tout temps elles eurent une population sinon hellénique, du moins hellénisée : Pergame, Phocée, Magnésie, Smyrne, Ephèse, Milet, Halicarnasse.
Cl. du Globus.
utch-assarut, au pays des troglodytes.
(Voir page 29.)
Il serait absurde d’étudier ces contrées avec le territoire de l’Asie, parce qu’elles lui sont rattachées matériellement. Par leur nature physique et par leur histoire, elles font réellement partie du même monde que les péninsules situées en face, de l’autre côté de l’Archipel.

Ici, nous nous trouvons donc en Grèce, quoique dans une Grèce à physionomie spéciale, ayant des traits originaux qui contrastent avec ceux de la Thessalie, de l’Attique et du Péloponèse.

Ces caractères particuliers à l’Asie grecque proviennent de la part d’éléments apportés de l’intérieur et mêlés à la civilisation hellénique des cités du littoral. C’est en raison de ces contrastes que la ville d’Ephèse avait reçu le nom d’Asia — « Asie » — : elle se présentait en effet dans le monde grec comme une école des idées religieuses, politiques et morales introduites de l’Orient. De même, sous la domination romaine, on prit l’habitude de désigner[1] spécialement par l’ap-

  1. Vivien de Saint-Martin, Description historique et géographique de l’Asie Mineure.