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monothéisme

rangèrent parmi les pauvres volontaires : ils acceptaient comme Job d’avoir à vivre sur un fumier, ou, à l’exemple de Lazare, s’asseyaient à la porte des riches, contents de manger les miettes tombées de leur table et se promettant déjà une vie future dans laquelle, à leur tour, ils prendraient place à l’éternel Festin. D’autres malheureux bénévoles revenaient à la nature, c’est-à-dire au désert : ils erraient dans les solitudes, mangeant le peu qu’ils pouvaient trouver, des herbes, des écorces, des sauterelles, du miel sauvage. Un de ces errants fut Jean-Baptiste, celui qui, d’après la légende, versa l’eau du Jourdain sur la tête de Jésus.

temple de salomon reconstitué

« Un petit temple pour un petit peuple » (Gobineau).

Des influences religieuses d’origine très lointaine vinrent aussi se mêler à celles qu’exerçaient les peuples limitrophes, Assyriens, Egyptiens, Phéniciens, et qui s’étaient développées d’une manière originale dans la population opprimée, poussant vers son dieu des appels de désespoir. Ainsi le dualisme persan, reproduisant sous une forme concrète l’éternel conflit humain entre le bien et le mal, se retrouve çà et là dans la religion des Juifs avec les caractères précis qu’il présente dans les enseignements de Zoroastre. Le livre de Job montre un Satan qui « se promène sur la terre » pour y chercher des hommes