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peintures et inscriptions

du val de Fontanalba, inscriptions qui avaient valu à des lacs voisins le nom de « lacs des Merveilles », n’ont laissé aucun doute dans l’esprit de ceux qui les ont déchiffrées : les images gravées, qui représentent des instruments, des animaux, des travaux d’agriculture, et qui témoignent des mœurs paisibles de cette antique population des montagnes, ne constituent pas seulement un ensemble artistique des plus intéressants, il faut y voir également une espèce d’écriture symbolique[1].

D’après une photographie.

dessins et peintures primitives de neu-lauenburg
(archipel bismarck, mélanésie allemande).

Ainsi que le fait remarquer très justement von Ihering[2], l’écriture naquit avec la propriété du bétail. Les marques de couleur sur la peau du bœuf vivant furent les premiers signes d’écriture, et les premières tablettes à écrire se promenaient vivantes dans la prairie. L’application de la marque sur l’animal en liberté conduisit à l’emploi de la

  1. Arturo Issel, Le Rupi scolpite nette alte Valli delle Alpi Maritime, p. 242.
  2. Les Indo-Européens avant l’Histoire, trad. par O. de Meulenaere, p. 29 et suiv.