Page:Reclus - L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
l’évolution, la révolution

avant d’avoir combattu, se croisaient les bras, et se livraient au destin, abandonnant leurs frères. C’est qu’ils ne savaient pas ou ne savaient qu’à demi : ils ne voyaient pas encore nettement le chemin qu’ils avaient à suivre, ou bien ils espéraient s’y faire transporter par le sort comme un navire dont un vent favorable gonfle les voiles : ils essayaient de réussir, non par la connaissance des lois naturelles ou de l’histoire, non de par leur tenace volonté, mais de par la chance ou de vagues désirs, semblables aux mystiques qui, tout en marchant sur la terre, s’imaginent être guidés par une étoile brillant au ciel.

Des écrivains qui se complaisent dans le sentiment de leur supériorité et que les agitations de la multitude emplissent