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prononçaient alors. Ils dénonçaient avec horreur l’impôt du sang, mais récemment ils enrégimentaient jusqu’aux moutards et se préparaient peut-être à faire des lycéennes autant de vivandières. « Insulter l’armée » — c’est-à-dire ne pas cacher les turpitudes de l’autoritarisme sans contrôle et de l’obéissance passive — est pour eux le plus grand des crimes. Manquer de respect envers l’immonde agent des mœurs, l’abject policier, le « provocateur » hideux, et la valetaille des légistes assis ou debout, c’est outrager la justice et la morale. Il n’est point d’institution vieillie qu’ils n’essaient de consolider ; grâce à eux l’Académie, si honnie jadis, a pris un regain de popularité : ils se pavanent sous la coupole de l’Institut, quand un