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grandeur de la république américaine

l’annexion officielle semble inutile, tant elle est déjà parachevée au point de vue social et matériel.

Cl. J. Kuhn, Paris.

rade de new-york, vue du pont de brooklyn

En face, Ellis Island » où débarquent les immigrants ; à droite, New-York ; à gauche, Brooklyn ; au fond, les hauteurs de Staaten-Island.

De l’autre côté, c’est-à-dire dans les contrées hispano-américaines, l’influence des « Yankees — ainsi qu’on les désigne avec une crainte mélangée d’admiration pour leur audace — se fait beaucoup moins sentir que sur les provinces britanniques du Dominion, cependant elle est toujours latente, et les États-Unis ne manquent aucune occasion de se rappeler à l’attention de ces États d’importance secondaire, soit en leur adressant des invitations ou des ordres déguises, soit en leur infligeant le poids de leur haute protection. Maintes fois déjà les républiques ibéro-américaines ont eu à secouer cette trop étroite tutelle, mais elles ne peuvent empêcher que, par la force des choses, les États-Unis gagnent constamment en prépondérance et prennent le premier rang dans les œuvres communes, notamment dans la construction de ce chemin de fer « pan-américain qui réunira le détroit de Bering à celui de Magellan. Et cette situation privilégiée dans l’ensemble du Nouveau Monde ne suffit point à la puissante république.