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expropriation des communaux

pays commença déjà, par une même évolution, la transformation des terres de culture en pâturages. Les fiefs de l’Eglise ayant été distribués aux nobles par Henri VIII, les nouveaux cessionnaires avaient usé de leur droit légal pour expulser tous les manants qui leur semblaient inutiles et les remplacer par des troupeaux. Des révoltes, des brigandages en avaient été la conséquence, mais l’Etat avait maintenu l’ « ordre » par des massacres. L’opération fut répétée à diverses reprises, et notamment au dix-neuvième siècle, de 1810 à 1820, dans le nord de l’Ecosse : des milliers de paysans furent évincés de la terre qu’ils cultivaient et remplacés par le mouton et le cerf[1].

Cl. J. Kuhn, Paris.

grande propriété écossaise, troupeau de biches dans l’ile d’arran

Nulle autorité ne procéda d’une manière plus catégorique contre la propriété collective que la Convention. Elle appliqua le principe que la monarchie absolue avait pu se donner comme but : Ne permettre l’exis-

  1. Voir détails dans The Scottish Geographical Magazine, nov. 1902.