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parcs et réserves

par suite de la frénésie des chasseurs, l’Amérique du Nord a perdu certains oiseaux par le simple fait de la colonisation humaine. Telle espèce, notamment l’ectopistes migratoides, était autrefois assez puissante en nombre pour que son vol obscurcît le soleil pendant des heures entières. Audubon, qui nous a laissé de ces passages d’oiseaux de saisissantes descriptions, visita dans le Kentucky une colonie de pigeons migrateurs qui s’étendait sur plus de 60 kilomètres et sur une largeur moyenne d’environ 5 kilomètres[1].

Cl. J. Kuhn, Paris.

terrasses au pays des geysers, parc de yellowstone

Le naturaliste, agronome ou médecin, agrandit chaque jour le cercle de ses études ; il cherche à poursuivre sur la face de la Terre l’action de l’homme dans la propagation, la diminution ou la disparition des insectes, des vers et des bactéries qui portent les maladies, les pestes ou les contre-poisons ; il entre, de plus en plus, dans le monde des infiniment petits. En pareille matière, on doit se borner à citer des exemples. C’est ainsi qu’on a pu calculer exactement le temps qu’a mis le fléau de la nigua ou « chique », sarcophyila ou pulex penetrans, pour

  1. Revue Scientifique, 22 mai 1897, p. 663.